["Bioéthique", "IVG dans la Constitution : les évêques dénoncent « une atteinte à la vie en son commencement »"]

Les réactions des évêques ne se sont pas fait attendre à la suite du vote du Sénat en faveur de l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Un vote qui a occulté selon eux les nombreux dispositifs d’aide aux femmes qui veulent garder leur enfant.


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IVG dans la Constitution : les évêques dénoncent « une atteinte à la vie en son commencement »

Les réactions des évêques ne se sont pas fait attendre à la suite du vote du Sénat en faveur de l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Un vote qui a occulté selon eux les nombreux dispositifs d’aide aux femmes qui veulent garder leur enfant.

Les sénateurs ont voté ce 28 février en faveur de l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution par 267 voix contre 50, allant dans le même sens que les élus siégeant au Palais Bourbon, à la fin du mois de janvier. Lundi 4 mars, les parlementaires et les sénateurs se réuniront en Congrès à Versailles pour le vote final. Une situation qui a été immédiatement commentée par les évêques de France, qui ont réagi conjointement dans un communiqué publié par la Conférence des évêques de France (CEF). « La Conférence des évêques de France apprend avec tristesse le vote par les sénateurs du texte de révision constitutionnelle […] La CEF redit que l’avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu que sous le seul angle du droit des femmes. »

Bien plus, « elle [la CEF, Ndlr] regrette que le débat engagé n’ait pas évoqué les dispositifs d’aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant », déclarent fermement les évêques, mettant en lumière un point défendu par l’Eglise. Devant les nombreuses révélations de violences faites aux femmes et aux enfants, « la Constitution de notre pays se serait honorée d’inscrire en son cœur la protection des femmes et des enfants ». Bien qu’étant très peu écoutée sur le sujet, la Conférence des évêques affirme qu’elle « sera attentive au respect de la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant, et de la liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants, dont elle salue le courage et l’engagement ».

Le Vatican condamne fermement le projet d’inscription de l’IVG dans la Constitution française Le risque d’un « déni de démocratie »

Certains prélats ont également réagi plus longuement, de manière individuelle. C’est le cas de Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, qui faisait part de son opposition à l’inscription de l’IVG dans la Constitution la veille du vote par les sénateurs, dans un communiqué publié sur le site du diocèse de Lyon. « Si la loi était adoptée, la France mettrait au même niveau l’égalité directe de toute vie humaine – principe à valeur constitutionnelle – et la liberté d’accès à l’avortement. Comment expliquer une telle contradiction ? », questionnait-il. Il y répond en partie en pointant du doigt « la succession des lois dites sociétales votées en France depuis quelques dizaines d’années » et le « triste record de 234 000 IVG établis en France en 2023 alors que la tendance est en baisse partout en Europe ».

Il critique la « focalisation sur des droits individuels en oubliant ou en sous-estimant leurs portées sociales. Or la cohésion sociale ne peut que se dégrader – n’est-ce pas ce à quoi nous assistons aujourd’hui ? – si on se contente de définir des droits individuels sans resituer la personne dans le jeu des relations qui la constituent. » Pour l’archevêque de Lyon, inquiet, « le débat est-il encore possible ? Il devient difficile aujourd’hui de s’exprimer sur ce sujet sans prendre le risque de devenir une cible médiatique ». En votant pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution, « la liberté d’expression sera-t-elle garantie ? Et la liberté de conscience ? », s’alarme le prélat, qui va même plus loin, en ajoutant que « certains craignent que l’opinion publique sur l’avortement ne change. Verrouiller définitivement les choses pour anticiper une telle hypothèse, n’est-ce pas un déni de démocratie ? »

De son côté, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre a écrit ce 29 février que « rien ne justifiait cette disposition ». Selon le prélat, « il est frappant de voir comment une loi affirmant ouvrir une possibilité d'urgence a conduit à instaurer un prétendu droit fondamental, le verrou devenant cliquet, dans une dangereuse inversion des valeurs ». Comme Mgr Olivier de Germain, il dénonce la pression médiatique qu'ont subi des parlementaires qui n'ont pas pu assumer leurs convictions jusqu'au bout. Il en appelle à un sursaut des élus le 4 mars prochain et salue « le courage de ceux qui ont tenu bon, en hommes et femmes de liberté et de vérité ». Il assure qu'il sera particulièrement attentif à l'évolution du projet de loi sur la fin de vie et conclut qu' « une société qui constitutionnalise la culture de mort, qu'elle en ait conscience ou non, se fragilise elle-même en profondeur ».

in FAMILLE CHRETIENNE


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